Date de la création: 21 septembre 2012
Date de la création: 21 septembre 2012
Durée: 1 heure
Décor faite par
Altax SRL (Bucharest)
Photos des répétitions
Version scénique: Gábor Tompa et András Visky
Il paraît que dans notre zone les tirailleries politiques que l’on connaît des œuvres de Ion Luca Caragiale ne se terminent plus par l’accolade traditionnelle sur la place de l’Indépendance. Les adversaires essayent de compromettre et d’anéantir complètement l’un l’autre, et la fascination du pouvoir les éblouit comme elle avait ébloui jadis ces empereurs romains qui avaient pris à la lettre leur descendance divine, et par conséquent ils demandaient et accaparaient des pouvoirs et des privilèges illimités. De nos jours, les partis politiques ne trouvent aucune vertu même pas à être fidèles à leur programme, et ils s’approprient à la volée le slogan de leur ennemi le plus enragé, si cela s’avère être le seul moyen viable pour s’emparer du pouvoir. Les lois ou la constitution sont devenues dans leurs mains des outils et des jouets qu’ils peuvent remodeler à leur gré, à tout moment, puisqu’ils sont convaincus qu’ils y sont supérieurs.
23 ans après la tournure de 1989, les questions se multiplient sans jamais trouver de réponse – des réponses sans lesquelles nous allons probablement rater notre dernière chance de commencer enfin, dignement, de faire un endroit vivable de notre espace vital. Si nous n’arriverons pas à rendre totalement transparents les événements de notre passé récent ainsi que leurs protagonistes, nous pourrons comparer ce « changement de système » au vacarme de rue de la pièce Le père Leonida et la réaction, qui n’est qu’une mise en scène jouée par le pouvoir, afin de prouver qu’une vraie révolution n’aura jamais lieu.
Qui a peur, aujourd’hui même, de Ion Luca Caragiale, de ce prophète du théâtre, qui serait affolé s’il voyait ce qui passe dans nos jours et qui prendra cette fois-ci encore un aller simple jusqu’à Berlin ?
Gábor Tompa