Louis Calaferte

Je veux qu’on me parle

Production : Théâtre des Halles, Avignon

Salle studio


metteur en scène
Alain Timar
 
scénographe
Alain Timar
 
lumière, son
Hugues LeChevrel
 
costumes et accessoires
Elizabeth Baumard

Date de la création: 03 mars 2010
 

Un personnage muet s'avance. Sur un écriteau, on peut lire : Je veux qu'on me parle. Tout Calaferte est dans cette injonction : l'affirmation d'un JE, la volonté affichée et la parole comme une nécessité vitale. Cette revendication muette de la réhabilitation et de la circulation de la parole entre les humains est le titre générique de ce spectacle, construit - à partir d'œuvres diverses (pièces courtes, extraits de ses Carnets, aphorismes, poésie) - comme une sorte de voyage en pays de Calaferte.
Né le 14 juillet 1928 en Italie, Louis Calaferte passe son enfance aux environs de Lyon. Il décide de devenir écrivain à 13 ans et publie son premier livre en 1952. Ecrivain mal connu, il est pourtant l’auteur d’une œuvre majeure comprenant des récits, des poèmes, des nouvelles, des essais, des carnets et des pièces de théâtre. Il reçoit le prix Ibsen en 1978 et en 1992, le grand prix national des lettres. Il meurt le 2 mai 1994.
Après des études supérieures en France et un parcours dans diverses compagnies théâtrales, Alain Timar décide de s’installer à Avignon où il fonde le Théâtre des Halles qu’il dirige et anime depuis 1983. Il poursuit conjointement un travail de metteur en scène, de scénographe et de plasticien.
Il a signé plus de 45 mises en scène en France et à l’étranger, ainsi que de nombreuses expositions et installations.
C’est lui qui, bien avant qu’il n’obtienne le Prix Nobel de Littérature, a révélé l’univers onirique de Gao
Xingjian ou défendu des auteurs comme Vaclav Havel ou Valère Novarina. Ses choix artistiques témoignent d’une propension constante à s’ouvrir aux autres cultures. Cette curiosité insatiable et vigilante, ce nomadisme intellectuel et sensible, c’est à ses origines qu’il le doit : juives (Hongrie du côté paternel, Espagne et Algérie du côté maternel) et à sa double formation (littéraire et plastique).
Il est l’un des rares metteurs en scène français invités à l’étranger à oser se colleter avec la langue de l’autre dans des mises en scène puissantes et souvent novatrices qui sont autant d’illustrations de son ouverture au monde et de son écoute empathique : Rhinocéros d'Eugène Ionesco en hongrois à Budapest ou Les chaises en anglais à Washington, Le funambule de Jean Genet en italien au Festival de Palerme, Babel Taxi de Mohamed Kacimi, production franco-américaine en douze langues et une équipe internationale, et récemment En attendant Godot de Samuel Beckett en tagalog à Manille aux Philippines.
Autres mises en scène : Amédée ou comment s'en débarrasser de Eugène Ionesco (1977), La paix de Aristophane (1978), Lorsque 5 ans seront passés de Federico García Lorca (1979), Yes peut-être de Marguerite Duras (1981), Ani Maamin de Elie Wiesel (1984), Rencontre de Péter Nádas (1990), L'école des génies de Miklós Hubay (1992), Fin de partie de Samuel Beckett (2005), Les Bonnes de Jean Genet (2006), Ubu roi de Alfred Jarry (2007). Je veux qu’on me parle a été créé en 2008. Sa dernière mise en scène : Simples Mortels d'après le roman de Philippe de la Genardière (2010).
Alain Timar a reçu la distinction Pro Cultura Hungarica (1990), et il a été nommé Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres (2003) et Chevalier dans l’Ordre National du Mérite (2008).
Étrange succession de personnages monstrueusement humains sur la piste du théâtre des Halles. Ici, pas d’acrobates, ni de clowns, pas d’éléphants non plus, mais des mots. Bienvenue dans le théâtre burlesque d’Alain Timar et de Louis Calaferte. (ARTE)
Alain Timar, dans Je veux qu’on me parle, a choisi des extraits, des phrases, des scènes de l’œuvre génialement furibonde de Louis Calaferte. Il en a fait un cirque tumultueux, qui est le cirque de l’humanité. Les trois acteurs, tous formidables, mettent le public dans leurs farces, leurs confidences, leurs explosions et leurs dépressions. Rien ne nous est appris sur la vie et l’œuvre de Calaferte, mais son rire, chaleureusement désespéré, nous est transmis de superbe façon. (Gilles Costaz - Les Echos)
Les trois comédiens mutins prennent du plaisir sur scène, et nous aussi ! Leurs personnages cyniques, drôles, désespérés se complètent. Alain Timar invite ici le théâtre forain dans une subtile mise en scène pour interroger le monde. Ca décape, ça ébranle. On ne sort pas indemne du voyage. (Camille Bosshardt - L’Hebdo Vaucluse)
Avec: Yaël Elhadad, Nicolas Gény, Roland Pichaud