Marin Sorescu

Jonas

Spectacle co-produit par le Théâtre Nottara de Bucarest et le Théâtre Hongrois d'État de Cluj

Salle studio
HU
EN
1h 20' sans entracte

Jonas
Gabriel Răuță
 
Écho
Cristina Juncu

metteur en scène
Gábor Tompa
 
scénographe-costumier
Carmencita Brojboiu
 
musique de scène
Milea Ada
 
assistant du metteur en scène
Emőke Veres
 
régie plateau
Réka Zongor

Date de la création: 16 juin 2019
 

Essayer de s'évader d'un univers et se retrouver prisonnier dans un autre, à l'infini… L'histoire du célèbre personnage biblique qui, englouti par un poisson immense, essaie de s'évader de son ventre pour se retrouver ensuite comme prisonnier dans un ventre encore plus large – c'est le récit que Marin Sorescu transforme dans une des pièces les plus connues de la dramaturgie roumaine. Jonas devient dans la vision du metteur en scène, Gábor Tompa, un spectacle poétique, dans lequel la musique d'Ada Milea crée un univers à part, combinant l'absurde tragique et l'humour.

Sous-intitulée par Marin Sorescu « tragédie en quatre tableaux », Jonas, sa pièce de début, a été publiée en 1968, dans la revue Luceafărul. Elle fait partie, avec Le Sacristain et La Reine, de la trilogie intitulée La Soif du montagne de sel. Au contraire du personnage biblique, Jonas, le pêcheur solitaire de Sorescu ne porte sur ses épaules aucune faute, aucun péché. Il sera englouti par un immense poisson dès le début, et chaque évasion du ventre du poisson le portera dans un ventre encore plus grand, d'une prison à l'autre, à l'infini – une condition de l'existence humaine…

« Jonas m'intéresse d'une perspective religieuse, mais aussi du point de vue de la condition de l'artiste dans ce monde, aujourd'hui. La figure de Jonas et du comédien lui-même, Gabriel Răuță, m'ont souvent fait penser à l'image de Brâncuși. L'artiste qui se bat avec la matière. Dans le texte il y a une réplique : Il n'a rien fait de bon dans toute sa vie, sinon ce banc en bois, qu'il a entouré de la mer. Un banc en bois au milieu de la mer… Une image superbe qui me fait penser à la Table du silence. Il s'agit ici du célèbre motif de l'œuvre qui dévore l'artiste. Et nous essayons de faire référence à Brâncuși qui a vécu dans la baleine de l'exil. Jonas, comme je le vois, est un spectacle sur la condition de l'artiste et sur ses doutes concernant la croyance, aujourd'hui. Sur sa relation avec Dieu, avec la divinité, avec l'inspiration, l'espoir, le désespoir… »

Gábor Tompa