Date de la création: 23 mars 2016
Notes
Du plus loin que je m'en souvienne, des premiers souvenirs de l'enfance aux plus récents, mon oreille, agnostique et spirituelle à la fois, a été troublée par la prodigieuse musique des requiems. Cette messe de commémoration des morts, qui les aide à trouver leur paix, a inspiré nombre d'artistes de premier rang à créer des compositions d'une beauté envoûtante, qui ont résisté à l'épreuve du temps.
Je suis fasciné par les ressorts qui poussent ces artistes à concevoir leurs meilleures œuvres : la mort, la disparition, les pertes leur inspirent un ultime geste de célébration de l'être, dans son passage vers l'au-delà. Ainsi, il y a quelques mois, en témoignant l'errance chaotique du monde dans lequel nous vivons, j'ai jugé opportun de créer une pièce sur la perte, sur des choses disparues à jamais.
En même temps, je sens que les choses dissimulées ou disparues font naître en nous l'impulsion implacable de les rechercher et de les reproduire. Chacun d'entre nous naît, tombe amoureux et meurt - mais comment vivons-nous pendant tout ce temps ? Comment célébrons-nous, d'une seule étreinte, le su et l'insu ? Celle-ci est, peut-être, la sensation que suscite un requiem en moi : la commémoration de tout ce qui est disparu et la célébration de tout ce qui restera.
Et ainsi, en nous appuyant sur la musique grandiose de Fauré, Bach, Mozart, Górecki et de nombreux autres compositeurs illustres, nous créerons une danse théâtrale, émouvante, puissante, amusante par moments, une ode à la vie et aux choses disparues.
Dominique Serrand