Liam Clancy, Mary Reich, Yolande Snaith, Shahrokh Yadegari, Tompa Gábor

Ruins True

création collective dans l'esprit de Samuel Beckett

Salle studio

Avec:
Enikő Györgyjakab
Csilla Albert
Ferenc Sinkó
Kristóf Dimény
/ Iván Orbán Laczó

metteur en scène
Gábor Tompa
 
chorégraphie
Yolande Snaith
 
musique originale
Shahrokh Yadegari
 
décor créé et réalisé par
Ian Wallace
 
conception des costumes
Jaymee Ngerwichit
 
assistant du metteur en scène
Levente Borsos
 
régie plateau
Yolande Snaith

Date de la création: 19 septembre 2012
Date de la création: 19 septembre 2012

Durée: 1 heure 10 minutes
Photos des répétitions

 Le récit de la crucifixion est nettement dessiné par la mise en scène (au moins comme un des récits possibles). On passe, du début à la fin du spectacle,  d’une performance individuelle d’actions juxtaposées, renvoyant par métonymie à des désirs non définis, à une image métaphorique du récit occidental et chrétien par excellence : la crucifixion et la soumission à la volonté du père. En termes laïques et lacaniens, on dirait que l’individu trouve son parcours, son récit fondateur, sa soumission à la loi du père et au symbolique. L’imaginaire de l’individu, sa relation de symbiose avec la mère  dans l’expérience préverbale, se transforme au cours de cette traversée du miroir (et chez Tompa la traversée des flammes de cette fin de partie) en une relation symbolique liée au langage et à la loi du père. 

Avant cette crucifixion, l’homme était dans une expérience préverbale, il n’avait pas besoin de mots, étant en symbiose avec sa mère ; quittant le monde de l’imaginaire, il entre à présent dans celui du symbolique, la loi du père, le « non/nom » du père, un monde où l’enfant n’est plus seul avec sa mère, un monde qu’il doit partager avec les autres et leurs propres besoins, désirs et craintes. Dans le désir inconscient, le sujet cherchera désormais toujours l’objet perdu du désir, le manque, la mère telle qu’il l’a connue dans l’expérience préverbale.

A supposer que ce récit de l’identification à travers le stade du miroir décrive, ne serait-ce que partialement, le parcours de cette mise en scène, il reste à examiner comment il s’incarne dans le jeu des acteurs et de la scène.
 
Patrice Pavis