Le spectacle Les Galoches de György Dragomán, mis en scène par András Visky, sera repris au mois d'avril. La première représentation de cette saison est prévue le jeudi 4 avril, à 20h, dans la Salle Studio. Le spectacle sera joué ensuite le 9 mai.

András Visky, metteur en scène du spectacle, a déclaré que la pièce Les Galoches dépeint le monde endogame et obscur d’une petite ville d’Ardeal où la vie du persécuteur et celle du persécuté ne peuvent plus être dissociées. Il en va de même pour celles des sécuristes et des intellectuels, ou des ouvriers, qui ont tout vu. Ils sont tous Hongrois et ils se comprennent tous à demi-mot. « György Dragomán a construit cette pièce autour du mythe d’Iphigénie : une fille de 16 ans offerte par sa famille au chef de la Securitate, dans l’espoir d’obtenir, en échange, un passeport pour émigrer. À travers l’histoire de cette famille, le spectacle se veut une sorte d’immersion dans les années 80. En employant des moyens propres au cinéma-vérité, tout sent l’humain : l’espace, les objets, le jeu des acteurs. La vie des autres (nous) : cette proximité peut même éveiller l’intérêt de gens qui n’ont pas vécu à cette époque-là. Ils pourront remarquer que la même chose arrive à présent à l’école, en famille, au niveau des relations interhumaines. »

« Je crois que Les Galoches est un spectacle non seulement nécessaire, mais aussi un spectacle important. Un spectacle pour la conscience. Il est nécessaire, car nous en avons besoin nous-même, ceux qui avons vécu dans les différentes étapes de la dictature communiste, c'est une thérapie de la remémoration, d'autant plus que certains d'entre nous ont tout simplement oublié ce qui s'est passé et comment s'est-il passé, ou bien ils sont tentés à affirmer qu'en fin de compte ce n'était pas si mal dans ces temps de triste souvenir. On voit s'insinuer de plus en plus l'idée dangeureuse que le socialisme, la période des “ années lumière ” avait aussi du bon. Les Galoches est un spectacle important car je crois que la mise en scène s'adresse également aux jeunes générations qui, dans le contexte de plus en plus confus de notre temps, dans le contexte d'un présent assez déroutant et peu disponible à négocier les aspirations du petit peuple, doivent connaître ce qu'était la période des grands mensonges et des humiliations de l'époque communiste » – écrit le critique de théâtre Mircea Morariu.

Les personnages sont interprétés par les comédiens Áron Dimény, Imola Kézdi, Tímea Jerovszky, Andrea Kali, Csilla Albert, Ervin Szűcs, Szabolcs Balla, András Buzási, Péter Árus, Attila Orbán şi Alpár Fogarasi.

Les billets peuvent être achetés à la billetterie du théâtre ou en ligne sur le site www.biletmaster.ro.